Jamais sans ma doula.

Accoucher chez soi ou en centre hospitalier sont deux expériences très différentes.

À l’hôpital, les parents ne connaissent pas les personnes présentes et c’est pour cela que les doulas sont nées : ils ont ressenti le besoin de ne pas être seuls le jour J et d’avoir une personne connue et sécurisante avec eux quelle que soit la durée de la mise au monde.

«After connecting in the 1980s with co-founders Phyllis Klaus, Penny Simkin and Annie Kennedy, the group chose the word “doula” to describe a person who serves families in labor[1]» [2]

En 2014, l’ACOG (The American College of Obstetrics and Gynecologists) et la Society for Maternal Fetal Medicine ont publié une revue exhaustive fondée sur des données probantes, intitulée Safe Prevention of the Primary Cesarean[3], dans laquelle ils affirment que «one of the most effective tools to improve labor and delivery outcomes is the continuous presence of support personnel, such as a doula[4].”  

Dans le plan d’action en périnatalité émis en 2024 au Québec, nous pouvons lire : «Le soutien non médical qu’elles apportent [ les doulas ] contribue grandement à diminuer l’anxiété de la femme et à lui donner confiance en ses capacités, en plus de diminuer les risques d’avoir recours à des interventions obstétricales évitables (Falconi et al., 2022; Sobczak et al., 2023).

Alors OÙ SONT LES DOULAS DE NAISSANCE en 2025? En France, et de plus en plus au Québec, on les voit en prénatal, en post natal et elles sont moins présentes le jour de la mise au monde… suggérant parfois qu’une disponibilité à distance est équivalente.

Qu’est-il arrivé pour que les doulas ne soient plus toutes convaincues de l’importance de leur présence auprès de parents accueillant leur enfant dans des unités d’obstétrique avec des taux d’interventions en hausse constante?

Avoir une doula à ses côtés le jour de la naissance ne remet pas en cause l’autonomie des parents mais y contribue au contraire! Les risques d’interventions plus ou moins nécessaires qui arrivent en cascades sont eux bien réels. Dans ce contexte, la perte d’autonomie est constatée rapidement. Et être bien informés n’est pas suffisant!

Si les doulas de tous pays ne sont pas persuadées que leur présence auprès des parents en centre hospitalier fait une différence, comment se définissent-elles?

La réalité est que, sur nos continents respectifs, de nombreux parents n’osent pas revendiquer leur liberté de bouger, de s’écouter et de limiter les interventions non nécessaires car ils ont été bien préparés à accepter tout ce qui est fait à l’hôpital en amont.

D’autre part, en 2025, les parents sont-ils vraiment convaincus qu’une femme peut mettre au monde un enfant sans aucune intervention?  Quant aux professionnel.les en obstétrique, quelles sont leurs réelles connaissances de la physiologie de la mise au monde?

Pourtant l’accouchement n’est pas dystocique à la base. Mais la peur engendre l’acceptation des interventions et aussi le fait que les parents ne se sentent pas compétents face aux recommandations médicales. Or les interventions non nécessaires ne facilitent pas l’expérience des femmes mais peuvent au contraire la rendre plus difficile, plus douloureuse avec des conséquences en post partum.

Quel que soit le lieu de naissance, les besoins d’une personne qui enfante sont les mêmes.  En maison de naissance, chez soi ou à l’hôpital, il est normal d’avoir besoin de bouger, d’être rassurée, enveloppée, encouragée afin que les processus se mettent en place et que la personne puisse se sentir assez en sécurité pour traverser l’intensité de sa mise au monde.

Voilà pourquoi être une doula de naissance est important en milieu hospitalier dans tous les pays : c’est la seule personne choisie, connue, sécurisante qui va rester tout au long de la naissance, dédiée au bien être des parents.

Voilà pourquoi les doulas doivent réfléchir à leur engagement et à leur posture auprès des familles et des professionnel.les médicaux. 

#jamaissansmadoula 


[1] https://www.dona.org/the-dona-advantage/about/history/

[2] Traduction : Dans les années 1980, les cofondatrices Phyllis Klaus, Penny Simkin et Annie Kennedy ont choisi le mot « doula » pour décrire une personne au service des familles pendant l’accouchement.

[3] https://www.ajog.org/article/s0002-9378(14)00055-6/fulltext

[4] Traduction : L’un des outils les plus efficaces pour améliorer les résultats du travail et de l’accouchement est la présence continue d’une personne de soutien, tel qu’une doula.

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