Trouver sa juste place, c’est accompagner la vie, ce qui se vit dans l’instant, qui peut être soutenu avec des outils mais qui est porté avant tout en soi, au plus profond de soi, là où se trouve la confiance en la vie. Pas une confiance vers un idéal. Pas une confiance qui a une attente de résultat. Une confiance dans ce qui se vit dans l’instant, quoi qu’il se vive, que ce soit confortable ou inconfortable pour moi qui accompagne, et qui se situe bien au-delà de mes croyances et attentes.
La place de l’accompagnant.e est souvent définie par rapport à l’ENVIRONNEMENT EXTÉRIEUR…ET SI SA JUSTE PLACE DÉPENDAIT DE SON ÉTAT INTÉRIEUR ?
Comment rester sur son X d’accompagnant.e quoi qu’il se passe autour et à l’intérieur de soi.
Je propose de revenir en soi avec humilité et tendresse et prendre soin de ce qui s’y passe avant de tourner son regard sur l’extérieur. Car ce qu’on identifie à l’extérieur se vit en soi.
On recherche beaucoup de solutions afin, souvent, de diminuer notre propre inconfort ; les méthodes/techniques ont beaucoup de succès dans le monde de l’accompagnement. Quand ces outils ne fonctionnent plus, que se passe-t-il à l’intérieur de moi ? Est-ce que je vis de l’impuissance, de la peur, une perte de confiance, un sentiment d’incompétence ?
Avant tout, si une femme n’a pas totalement confiance en son corps et en ses capacités, ce ne sont pas des techniques extérieures qui vont l’aider mais le soutien inconditionnel et la confiance totale de la ou des personnes présentes. Ce qui n’est pas si aisé car nos histoires personnelles et nos croyances ne sont pas loin. Seule ma confiance peut lui ouvrir le chemin de l’abandon.
C’est si simple et si profond que souvent on cherche encore plus loin à l’extérieur une solution.
Si je suis dans la confiance de ce qui se vit, quoi qu’ il se passe, même si ça ne semble pas idéal, je lui permets de vivre pleinement son expérience.
Cette confiance décharge de toute pression car c’est une confiance en la vie quoi qu’il se passe, sans attente de résultat.
Dans ce que nous proposons aux femmes qui vont accoucher, nous pouvons voir avec humilité nos propres défis d’accompagnant.e : encore une fois, ce que nous proposons à l’autre nous est souvent destiné.
- Ne pas avoir de projet trop rigide, ne pas avoir d’attentes
- Être capable de traverser l’inconfort, la douleur, la peur
- Faire confiance à son instinct et son intuition
- Ne pas revenir dans sa tête et analyser
- Rencontrer sa force et sa puissance de femme
- Tout est possible !
- Résister augmente la douleur et la peur
Dans cette conscience de revenir à sa place, à l’intérieur, l’accompagnant.e découvre la puissance d’Être plutôt que Faire.
Bien sûr, ceci s’expérimente et n’est pas un concept.
Le mot accompagnant nous concerne tous, parent, frère, sœur, professionnel, doula…
Isabelle Challut