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De la naissance à la fin de vie, la doula renoue avec un espace profond, viscéral de la vie et de ses passages : être un.e humain.e aux côtés d’autres humains, le cœur ouvert, les mains rassurantes.
Elle n’est pas membre du milieu médical, elle n’est ni thérapeute, ni coach. Elle n’est pas une spécialiste de la naissance ou de la mort.
Être doula, c’est être aux côtés d’une personne qui vit une traversée bouleversante, parfois difficile, éprouvante, parfois magique. Toujours initiatique.
C’est porter la confiance afin que l’accompagné.e puisse apprivoiser ses peurs, ses résistances et plonger, en toute sécurité dans ce passage de vie où elle/il doit faire face à l’inconnu.
Dans le silence, elle pose sa main sur un corps meurtri.
Au cœur des cris et des pleurs, de l’impuissance, elle sera là, tremblante parfois… mais là, silencieuse dans le chaos.
Accompagner la vie appelle cette exigence du rien, du vide abyssal qui nous supplie de le combler de gestes rassurants.
L’impuissance rencontrée et l’abandon qui s’ensuit nous guident vers le mystère et l’inimaginé.
Parce-que naître et mourir sont des passages pleins de vie, de magie et aussi de silences et d’inconforts, de peurs et de douleurs, de résistances et d’abandons. Ils sont une porte vers un mystère que l’on tente de bâillonner à coup de théories limitantes.
La doula n’est pas celle qui explique. Elle est celle qui se tient à côté.
Elle sait que ceux qui traversent ce passage doivent trouver leur chemin qui ne peut se résumer à des notions bio mécaniques ou médicales.
Ce qui touche toute personne qui assiste au premier ou au dernier souffle d’un être, quel que soit le lieu, c’est la vie qui vibre dans l’intensité et la vastitude du moment.
Rien d’autre.
Isabelle Challut