Crédit photo Lalobaphoto
Dans quelques semaines, je serai dans la région de Kamouraska afin de rencontrer l’équipe de l’unité d’obstétrique de l’hôpital de la région. Nous allons réfléchir ensemble aux pratiques en cours afin de mieux comprendre ce qui facilite un accouchement et ce qui nuit dans les routines hospitalières.
Je vais également rencontrer deux groupes d’infirmières travaillant auprès des communautés autochtones dans le grand nord québécois. Nous verrons comment informer les femmes qui vont accoucher en structure loin de chez elles; comment les préparer à la réalité hospitalière et leur donner des outils concrets; informer également les infirmières et médecins qui pratiquent en obstétrique; comment aider le retour dans la communauté en recréant des liens afin de soutenir les jeunes parents et favoriser leur autonomie, leur confiance en eux.
Il est important de redonner aux femmes des communautés le pouvoir de se faire confiance pour faire naitre leur bébé et en prendre soin.
Dans ces journées avec les professionnels, nous allons donc revenir sur la physiologie, sur les besoins de base des femmes qui enfantent. Comprendre le corps, le besoin de mobilité, le besoin de sécurité et le côté instinctif de la naissance. Beaucoup de situations dégénèrent en milieu hospitalier par manque de compréhension des processus de la mise au monde et par une hyper-rationalisation de ce qui se passe, ce qui entraine une hyper-médicalisation. Il faut réapprendre à redevenir observateur et accompagnant de chaque femme qui va trouver son chemin vers la naissance, qui lui est propre…elle aura peut-être besoin d’aide mais pas forcément.
Nous devons trouver un langage reliant, un point de rencontre entre une vision médicale de gestion de risques et une expérience de femme initiatique, transformatrice.
Peur versus puissance, empowerment.
Coaching, contrôle versus instinct.
Nous allons chercher ce point de rencontre possible afin de permettre à plus de femmes de vivre cette expérience sans contrainte, sans culpabilité, sans subir des interventions inutiles, sans peur de mettre la vie de leur bébé en danger. Et permettre aux équipes de vivre des expériences plus riches, plus proches de leurs valeurs profondes.
De nombreux points sont à aborder : les inductions et les risques de provoquer un accouchement trop tôt ; la liberté de mouvement tout au long de l’accouchement c’est à dire jusqu’à la naissance du placenta ; la qualité de présence auprès d’une femme qui accouche, le silence nécessaire, le respect de l’intimité, la confiance… et bien d’autres.
Ces invitations démontrent le désir de ces équipes d’améliorer leur pratique en diminuant les interventions non nécessaires, les césariennes et ainsi faciliter le retour à la maison et la vie avec ce nouveau-né.