Fertiliser sa terre.

Pourquoi partir à la rencontre des sages-femmes pionnières? Pourquoi ce retour dans le passé? 

J’ai parfois l’impression que dans notre évolution tête baissée vers l’avant, nous sommes facilement déconnecté.e.s de nos racines, de ce qui nous habite, de ce qui nous a mobilisé.e.s, au départ, avant la course effrénée, comme si nous avancions les yeux fermés.

Quand les ainé.e.s nous transmettent leurs savoirs, leur engagement d’une vie, ils/elles nourrissent et fertilisent notre terre. Nos pas deviennent plus concrets, plus sûrs, plus éclairés.  

Dans le monde de la naissance, l’idéologie prend parfois le dessus sur la pratique concrète, sur la présence réelle auprès de celles qui enfantent. Elles qui ont besoin d’écoute, de soutien, de présence et aussi de plats chauds et de temps.

Elles ont fait ça, nos ainé.es, durant de longues années. Leurs enfants les ont vu partir sans savoir quand elles reviendraient. Elles ont été discrètes, silencieuses, disponibles …et tenaces, 

Je les écoute pour me nourrir, pour me connaitre, pour savoir où poser mes pieds dans ma réalité actuelle. 

 Elles m’expliquent les longues heures d’étude, entre elles et avec d’autres; et aussi que c’est en écoutant les femmes, patiemment, qu’elles ont tout appris, elles, les humbles apprenties.

Écouter l’histoire des pionnières, c’est comprendre que rigueur et écoute, connaissances médicales et respect du mystère, efficacité et silence, savoir-faire et savoir-être peuvent se côtoyer. 

Parce-qu’elles ont choisi d’honorer la vie dans sa globalité. 

Bien sûr, il y a eu des discordes, des regards différents, des enjeux confrontants, mais elles ont persévéré malgré le chaos, sans savoir ce que l’avenir leur réservait.

Je pense que ces témoignages peuvent nous soutenir dans nos enjeux actuels autour de la naissance, qui sont différents et qui nous demandent aussi d’être créatif/ves et résilient.es. 

Chaque semaine, nous rencontrons une femme extraordinaire. Écoutons-les.