La doula soutient.

crédit photo Lalobaphoto

Elle parle peu, elle s’est habituée au mystère et le protège. 

Elle a le privilège d’être invitée dans la bulle d’une naissance. C’est précieux, unique et discret. 

Elle prend soin. Elle reste là, les mains disponibles, le cœur ouvert, même au creux de l’impuissance. Lorsque la volonté capitule, elle sait que la force peut se déployer.

Ne pas lâcher, rassurer, accepter de ne pas tout comprendre. Rester là, dans l’intensité du moment, avec cette femme qui traverse et son amoureux.se qui accompagne. 

Prendre soin de la racine, du souffle et du corps pour que les processus se déploient dans la confiance. 

Ce rôle de doula est d’une grande simplicité. De l’humain, du cœur et du temps. 

Elle masse, réchauffe, rafraichit, étire, hydrate, rassure, cajole et prend soin du coparent tout au long de la traversée. 

Elle parle peu.

Elle s’ancre dans l’espace à protéger afin que cette femme qui enfante se sente comprise, en sécurité, soutenue quoi qu’en dise les autres. Elle sait que la clef de l’expérience est dans cette bulle qui accueille.

C’est si simple que ça dérange. C’est si simple qu’on la met en doute. Et pourtant …

Je suis devenue doula il y a 20 ans, répondant à la demande de femmes et de familles qui savaient au plus profond d’elles-mêmes qu’elles avaient besoin d’une personne non médicale pour les accompagner et les soutenir lors de leur enfantement. Ma conviction quant à l’importance des doulas et de ce soutien au cœur d’une culture de la naissance hypermédicalisée n’a fait que se renforcer avec le temps. 

Isabelle Challut